Caravane n°1 - témoignages
AVANT la caravane
Avant la caravane j'étais au chômage. Je suivais une formation à distance d'enseignement du FLE pour concrétiser mon projet. J' étais déjà bien avancé dans la rédaction de mon projet. A l'époque je pensais savoir très bien comment tout mettre en place. J'habitais encore à Clermont-Ferrand et je cherchais un travail vers Blesle qui me permettrait de m'installer à Blesle pour avancer dans mon projet.
Entrée dans la caravane
Je me suis inscrite dans la caravane pour faire un réseau. La proposition de rencontrer des nombreux porteurs de projets et des acteurs sur le territoire m'a conquis. Je sentais également que j'ai besoin d'un coup de pousse pour oser m'installer à la campagne et de mieux pouvoir estimer la fonctionnement au milieu rural. J'avais aussi l'espoir de rencontrer des jeun gens motivés comme moi qui auront éventuellement envie de mutualiser plusieurs projets pour ne pas devoir m'installer seule.
A quoi ça sert ?
En commençant la caravane je me suis toute suite aperçu que le fonctionnement Crefad est très différant de ce que j'ai imaginé. Avant j'étais uniquement suivi par le BGE, un suivi très factuel. Lors de la toute première séance de la caravane je me suis rendue compte que le but de la caravane n'est pas forcement de mettre en forme notre projet mais de travailler sur nous même, de nous positionner dans notre projet, de nous définir. La caravane m'a permit de prendre recul de mon projet et de rééquilibrer mes besoins personnels et mes ambitions professionnel. Pour moi la caravane est l'opposé total du BGE, l'un mesure les succès d'un projet en chiffre d'affaire et l'autre en satisfaction personnel.
Avec la caravane en séquences organisées j'ai surtout travailler moi même, mon comportement en collectif, l'expression de mes besoins. Et j'ai vite réalisé que je dois redéfinir mon projet et que je dois faire plein d'aller-retours dans la conception.
Entre temps j'ai trouvé du travail à Blesle je n'ai donc malheureusement pas pu participer à l'intégralité de l'itinérance. Mais les 4 étapes auxquelles j'ai participé étaient très enrichissant. J'ai beaucoup apprécié les rencontres avec les différents porteurs de projets, leur euphorie, leurs ouvertures envers nous et le fait qu'ils ont finalement osé de ce lancer dans un projet. C'était très encourageant. De plus j'ai vraiment l'impression d'avoir créer un petit réseau sur place et j'ai même trouvé dans les porteurs de projets des amis et futurs partenaires grâce à l'itinérance.
J'ai également pu participer à deux formations Mûrir son projet qui m'ont permis d'avancer beaucoup dans mon projet.
Propositions
Le groupe était très hétérogène avec une grande fourchette d'âge, d'ambition et d'intérêt. Nous étions aussi tous à des étapes très différents de notre projet. Au début je trouvais l'échange avec les autres très enrichissant mais au bout de quelques séquences j'avais l'impression de tourner au rond dans la dynamique du groupe qui commençait à être un peu lourd. Ma personnalité hyper organisée a fait que je n'ai pas toujours bien vécu le temps partagés (préparation repas, répartition de tâches...) Je vois bien que c'est une très importante partie d'apprentissage pour le groupe et que c'était une énorme expériences pour quelques participantes mais ça m'a souvent crevée. J'étais après le départ de Benoît de loin la plus âgée de la caravane ce que a éventuellement aussi joué son rôle. Quand j'ai rencontré les groupe de la formation Mûrir son projet je me suis aperçue que je m'intégrais plus facilement avec eux. ils sont plus âgés et plus avancés dans la réalisation de leur projet. Éventuellement il serait possible pour une prochaine caravane de constituer un groupe un peu plus homogène donc soit avec une fourchette d'âge plus serrée soit au niveau d'avancement du projet.
La séance sur l'entraînement mental était très intéressant mais aussi très difficile et crevant. J'aurais éventuellement préférée de la faire plus tôt et seulement sur deux jours et de recaler des petites sessions de pratique pendant les autres séquences de la caravane. Mais c'est peut-être aussi du au fait que j'avais plein de choses à faire à cette époque et que je n'avais pas la tête reposée pour me consacrer pendant 4 jours.
En tout cas je remercie le Crefad de m'avoir introduit dans ce petit monde des Crefad. J'ai fait plein de belles rencontres et je me sens très bien accueilli chez vous.
Et APRES ?
J'habite et je travaille maintenant à Blesle et je retricote mon projet entièrement. Grâce aux formations statuts et financement avec Cécile j'y vois un peu plus clair. Je sais prendre du recul et j'ai compris que je ne dois pas forcement m'y lancer à 100 %. Je suis positive de pouvoir faire un premier test l'année prochaine. Et si j'ai une maison à retaper pour y installer mon école j'accueillerai avec plaisir des futurs caravaneurs.
Le cadre
La Caravane des Possibles, est une formation collective et un accompagnement en itinérance pour dix jeunes porteurs de projets, orienté principalement vers le milieu rural du massif central. Les 5 sessions de formations collectives animés par le réseau des CREFAD m'ont permis de découvrir l'éducaton populaire dont je n'avais jamais entendu parlé auparavant. La sixième et dernière session de la Caravane est l'itinérance de 10 jours dans le massif central organisé par nous-même les "Jeun's" pour visiter des lieux qui nous inspirent et qui pourraient inspirer d'autres membres du collectif . Mon statut de service civique d'initiative m'offre un revenu qui me permet de consacrer du temps pour la refléxion de mon projet . Le CREFAD Centre de Recherche d'Etudes de Formation à l'Animation et au Développement est une association d'éducation populaire qui forme et accompagne les personnes pour leur émancipation en s'appuyant sur les capacités propre à chacun.
Les personnes
Le collectif se composent de neuf personnes âgés de 21 à 30 ans , certains sont en service civique, en reconversion professionnelle, étudiants, certains ont trouvés un emploi durant la Caravane.
Il y a une différence entre ceux qui ont l'habitude de fonctionner en collectif dans le milieu associatif et ceux qui ne fonctionnent pas du tout de cette manière , cela à créer une ambiance de communication pesante sur le groupe .
les différents backgrounds (professionnels, culturels, sociales) de chacun apportent quelque chose de singulier au groupe, plusieurs points de vue et centres d'intérêts.
Mes attentes
Je voulais voir ce qui ce fait ailleurs : en milieu rural et en milieu associatif pour mon développement personnel .
Mes attentes envers le groupe était d'avoir un bon état d'esprit, de travailler ensemble pour un but commun. J'espérais avoir des responsabilités individuellement et en groupe pour enrichir mon expérience professionnelle. Je ne voulais pas qu'on ait quelqu'un au dessus de nous nous disant quoi faire quand et comment , nous sommes des jeunes néanmoins des adultes donc j'attendais une certaine confiance.
Les contraintes
Nous n'avons pas choisi le groupe et nous ne nous connaissions pas avant le début de la caravane.
Nous avions un budget pour l’hébergement et la restauration largement suffisant, mais qu'il fallait surveiller car le financement par l'Europe de cette formation fonctionne en remboursement par rapport au budget prévisionnel donc nous-même ou le CREFAD devait avancer l'argent pour chaque dépenses. Un certains nombres de kilomètres était remboursés donc nous avons dû minimiser les déplacements.
Les horaires de travail, les examens et autres impératifs sont des contraintes avec lesquelles nous avons dû faire depuis le tout début de la préparation à la fin de l'itinérance.
Mon ressenti
Les sessions de formations
Avant la Caravane je cherchais depuis quelques mois un service civique pour découvrir le milieu associatif, j'ai répondu à plusieurs offres de missions sur le site internet du service civique. Le premier entretien que j'obtiens en janvier 2019 celui pour la Caravane des Possibles à lieu à l'Estran locaux inter-associatifs où 11 associations dont le CREFAD se partagent des bureaux, pour mon premier contact avec le milieu associatif j'avais atterri au bon endroit.
Premiers jours au CREFAD et première session de formation sur trois jours, 20 jeunes en service civique réunis pour une formation sur le thème "porter un projet",j'y suis allé sans trop savoir où je mettais les pieds. J'étais complétement étranger à l'éducation populaire et aux methodes de formation du CREFAD, en plus je n'ai pas l'habitude de ces formations de groupe. Peu de choses me mettent plus mal à l'aise que de prendre la parole dans un groupe que je ne connais pas, cela faisait partis de mes objectifs personnels, de travailler sur moi-même à ce niveau.
De février à mai il y a eu 5 sessions de formations, ormis la première qui eut lieu à Clermont et qui regroupait d'autres personnes, toutes les autres était exclusivement pour la caravane et elles avaient lieu en milieu rural. Les formations se déroulées sur deux trois ou quatre jours nous étions logés dans des gîtes de groupes, nous vivions ensemble, nous partagions des chambres, nous préparions nos repas en commun avec un budget commun, je pense que cela nous à responsabilisé dès le départ, puis nous étions dans un lieu neutre je pense que ça à pu lissé les différences de chacun et peut-être que ça à favoriser à tolérer les personnalités. Le fait de se retrouver à la campagne, dans des gîtes plutôt isolés, entre nous pendant quelques jours permet de se couper un peu du reste et de travailler dans de bonnes conditions.
Grace au statut de service civique d'initiative j'ai bénéficié d'une grande liberté. j'ai eu le temps de me questionner de m'informer sur le thème de mon projet : créer un lieu de vie en autonomie alimentaire et énergétique.
Mon projet avant la caravane
Les origines de mon projet viennent d'une période de ma vie (2015-2016) où je n'avais pas grand choses, aucuns revenus, je dépendais de ma famille. J'avais très peu d'interactions sociale et je n'avais aucune envie d'avoir un rôle dans la société de consommation. Les emplois qui m'intéressaient ne voulais pas de moi car je n'avais ni diplôme ni expériences puis ils ne m'intéressaient pas tant que ça de toute façon, je ne me voyais pas travailler toute ma vie en attendant la retraite. Alors je pensais à un mode de vie qui me permetterait de me nourrir de me loger au minimum, sans avoir à rentrer dans un tas de cases ( assurances, loyer, salaire impôt, ... ), à l'époque ces cases m' angoissaient beaucoup.
J'imaginais un mode de vie en dehors du système, j'étais souvent désespéré durant cette période donc parfois je pensais plus survie qu'utopie. J'ai aussi regardé beaucoup de vidéos sur internet j'ai vu que c'était plus répandue que je ne le pensais, un grand nombre de personnes s'intéressent à ce changement de style de vie pour des raisons écologique, économique, sociales etc. Mais en 2017-2018 c'était un autre état d'esprit, j'ai était beaucoup plus actif qu'au cours des deux années qui venait de passer du coup j'ai mis cette idée de côté dans un coin de ma tête.
C'est seulement quand j'en ai parlé timidement à Claire lors de notre premier entretien que j'envisageais pouvoir porter ce projet moi-même avant ça ce n'était qu'une idée. Au début le projet était très confus je n'arrivais pas vraiment à le définir " créer un lieu de vie en autonomie alimentaire et énergétique " n'est venu que quelques semaines après.
L'itinérance
Le premier jour de l'itinérance nous sommes allés dans une ferme en maraîchage biologique et en traction animale, la même ferme où j'avais passais dix jours en mai en tant que woofeur. J'avais passés un super moment riche en découvertes et je voulais partager ça avec la caravane pour qu'ils puissent eux aussi découvrir leur mode de vie très alternatif en autonomie énergétique, la vie en yourtes, zero déchets, etc. Maxime et Isabelle, les propriétaires de la ferme, m'avais parlé de "l'effondrement " ( collapsologie : l'effondrement de la civilisation), personnellement je ne crois pas à un effondrement qui aurait déjà commençait ou qui devrait arriver dans les prochaines années, je pense que notre civilisation n'est pas durable et qu'elle doit changer mais je pense que les personnes aux pouvoirs au sommet de la pyramide n'ont pas envie de changer et peuvent maintenir le système qu'ils ont mis en place qui sert leurs intérêts, cela dit je respecte ce qui croit à l'effondrement car la morale de la collapsologie c'est qu'il faut trouver des alternatives pour les générations futures, donc des personnes comme Max et Isa agissent dans leur vies de tout les jours avec la volonté de changer les choses pour le mieux. J'ai tout de même un peu de mal à croire que l'ont peut changer le système par le bas néanmoins nous pouvons toujours essayer. Je savais que Maxime en parlerait à la caravane, je trouvais intéressant qu'on en entende parler au moins une fois lors de notre itinérance mais "l'effondrement" a été évoqué plusieurs fois .
Les trois premiers jours était les plus compliqués en terme de vie de groupe car des petites tensions était apparaissait et par peur de vexer des gens personnes ne disait rien, jusqu'à ce qu'on s'assoit en ronde et que les personnes qui avaient des choses à dire et qui avaient accumulé des ressentiments envers certaines personnes vident leur sac, après une petite engueulade, des cris, des pleures, mais rien de bien méchant, tout le monde était beaucoup plus détendus. Cela tombait bien car le quatrième jours nous allions visiter le Battement d'Ailes.
Dès notre arrivé au Battement d'Ailes j'ai été marqué par la beauté du lieu, un grand bâtiment en bois qui se fond dans la nature environnante, entouré de jardins, vergers, yourtes, caravanes et des sculptures artistiques. L’histoire du lieu est très intéressante, le Battement d'Ailes est tellement enraciné qu'il est devenu un tronc duquel poussent pleins de branches, ces branches sont principalement d'anciens membres de l'association qui s'installent sur des petites parcelles du même terrain pour porter leur projets indépendamment du BA .
La nuit tombée, après manger, je vais prendre une douche dans une fuste ouverte, d'abord je suis surpris par le plus gros papillon que j'ai vu de ma vie, aussi gros qu'une chauve-souris, puis sous la douche très chaude, la magie du lieu a opéré.
Raconte-moi ta Caravane
Nous sommes le 22 juillet 2020, la Caravane des Possibles n°2 se termine. Elle s’est trimbalée son lot de doutes, de questionnements, de recherches de sens et d’équilibre, ses hésitations, ses assurances aussi. Huit jeunes embarqués dans une aventure collective, huit jeunes éloignés avec leurs projets, en errance, en itinérance. Huit portraits d’une jeunesse qui s’engage pour formaliser une idée, aboutir à la concrétisation d’un rêve. Loin des utopies que les adultes leur attribuent volontiers, ces jeunes sont sur Terre, les deux pieds dessus. Surmonter les difficultés du collectif, organiser les consensus, promouvoir l’entraide et la mettre en oeuvre…exigence éthique pour les structures qui accompagnent qui forment, une posture interculturelle pour les formatrices et les formateurs. Être accompagnés pour faire des pas et avancer, et reculer…les chemins s’entrecroisent, se mêlent et se séparent. Voici un bout de leurs histoires qu’ils souhaitent avec vous partager (textes écrits par les participants, consigne à la 3e personne)
Elies est un jeune homme qui envisageait de poursuivre ses études après l'obtention de son baccalauréat Economique et Sociale mais il fut surpris par tous les aléas rencontrés lors de son insertion dans le monde professionnel. Entre déceptions, rebondissements, et gamberge, Elies se trouvait un peu perdu dans sa vie, et quoi de pire qu'une routine où l'on ne fait rien de ses journées ?
Ayant décidé d'arrêter ses études de droit, lui qui se trouvait à la fac à défaut d’être ailleurs, Elies se mit rapidement à chercher une autre occupation pour rester actif car il déteste ne rien faire et ne pas se sentir utile. Fils d'un père artisan plombier, on lui inculqua très jeune la valeur du travail.
Elies nous raconte que même petit, il accompagnait son père lors de ses interventions.
Il découvrit la Caravane des possibles lors de ses recherches professionnelles. Et s’est dit que quitte à ne rien faire, autant découvrir de nouvelles choses ! Son projet de base ? Favoriser la pratique sportive dans son quartier. Mais le Coronavirus et le confinement rendirent la mise en œuvre de son projet sportif compliquée. C’est alors qu’il passa tout son temps libre pendant le confinement au profit de l'entreprise de son père. C'est là qu'Elies commença sérieusement à s'intéresser au métier qu'est la plomberie.
La reprise progressive et la fin du confinement annoncèrent la reprise du service civique notamment la préparation d’une itinérance d'une semaine avec les autres membres de la caravane, qui étaient d'ailleurs très sympas ! Il y a tout de suite eu une alchimie entre eux, ce qui forgea une équipe solidaire, avec une belle cohésion de groupe.
La préparation d'itinérance se fit sur différentes sessions à Chilhac, Egliseneuve des Liards et St Bonnet Le Courreau, ces temps ont également servis de formation (entraînement mental, formation par rapport au budget et au financement de projet).
Ces sessions lui ont permis de s'évader un peu de sa ville où se situe sa zone de confort. Une première pour Elies qui ne s'est jamais aventuré sans sa famille dans des endroits "loin" de sa ville, mais comme on dit "il y a un début à tout".
Lors de l'itinérance, il découvrit les projets et intérêts des camarades de son groupe, ce qui lui a aussi apporté pour son propre projet personnel.
Pour sa part, il alla visiter le Musée du BTP à Moulins pour consolider son envie de démarrer une formation plomberie pour son après-caravane.
Pour ce qui est du point sportif, il a commencé à animer des cours de musculation au sein de l'association SINGA.
Grâce à ce service civique, ce jeune a pu s'épanouir dans sa passion qu'est le sport, rencontrer des personnes qui l'ont aiguiller dans ses choix d'avenir et se libérer de la peur d’effectuer des déplacements loin de son domicile et de sa famille.
A la rentrée de septembre, Elies va préparer un diplôme en tant qu'installateur sanitaire en alternance au sein de l'entreprise familiale.
La sensibilisation et la protection de l'environnement à Mayotte
Fayza est, depuis toute petite, au contact de la nature. Elle a vécu jusqu’à son adolescence à la campagne sur une petite île, où le rapport à la nature est très particulier. A ses 15 ans, elle a décidé de partir pour la Métropole afin de poursuivre ses études en sciences. Après des études en Biochimie, elle est retournée à Mayotte pour les vacances scolaires et finalement elle est restée plus longtemps que prévu. Elle a donc décidé de faire une licence en écologie.
Au cours de son stage de troisième année, Fayza s’est concentrée sur la conservation des espèces de la mangrove de Mayotte. Et c’est là que tout a commencé! Ce fût le déclic!
Sa première réaction, quand elle vit les déchets emprisonnés dans la mangrove a été de dire “C’est une blague, c’est vraiment trop sale ici!” A ce moment là, Fayza ne savait plus quelle position prendre face à cette situation. Elle était vraiment en colère, déçue et dégoutée que la population, elle comprise, ait laissé la situation atteindre une telle gravité. La mangrove est initialement un filtre naturel entre la mer et la terre qui s’est peu à peu transformé en déchetterie, saturée par tous les déchets venant de la terre et de l’océan.
Après une longue discussion avec ses collègues de promo (licence), la question de la gestion des déchets est revenue à plusieurs reprises : l’éducation à l’environnement est quasiment absente à Mayotte. La déforestation, pratique largement répandue, et ses conséquences sur le déracinement des arbres après abattage sont en partie à l’origine de l’état de la mangrove.
En effet la déforestation fragilise les sols et favorise l’érosion ainsi que les glissements de terrain qui lors des fortes pluies emportent tous les déchets et la terre jusqu’à la mangrove et l’océan.
En intégrant la Caravane des possibles au sein du CREFAD Auvergne, Fayza s’est retrouvée avec des jeunes porteuses et porteurs de projets, divers et variés, tout aussi intéressants les uns que les autres. Avec cette équipe, elle a beaucoup appris sur elle et sur son projet. Au départ elle voulait en savoir plus sur la protection de l’environnement en étant bénévole dans des structures qui oeuvrent pour cette cause.
Aujourd’hui, Fayza s'intéresse aux alternatives à la déforestation, entre autre, l’agroforesterie et la permaculture. Ces deux pratiques permettent un recours moindre à la déforestation et favorisent la reforestation et les pratiques moins agressives pour la terre. La reforestation permettra entre autre de diminuer les dégâts dans la mangrove et permettra aux Mahorais de se concentrer sur la gestion des déchets. Fayza va commencer une Licence professionnelle en développement de projet territorial à Mayotte. Elle va pouvoir se concentrer sur son projet et être dans le feu de l’action en étant bénévole dans les associations qui luttent pour la protection de l’environnement à Mayotte.
Coline est une dessinatrice, une "gribouilleuse". Elle aime faire, créer, écrire… C'est pour ces raisons qu'elle s'est orientée dans une école d'art et design au début de ses études mais son engagement associatif l'a poussé à se poser d'autres questions, notamment sur le rôle des territoires dans les champs culturels et artistiques. Elle s'est donc dirigée vers une formation en "développement des territoires" en gardant en tête son envie de faire et créer avec les gens et l'importance de la Culture dans le quotidien de chacun. Elle s'est entourée d'un collectif pour monter son association (MAD - Maison des Artistes en Devenir) avec laquelle elle veut créer un panier culturel co-construit avec les "jeunes" artistes locaux de Clermont-Ferrand. La Caravane des Possibles lui a permis de se questionner un peu plus, de douter quelques fois mais d'avancer pas à pas vers son objectif.
AIDER LES ENFANTS DE RUE
A Dakar, sous l’horizon chaud de l’harmattan, dans cette ville où la chaleur est séduisante et le parfum excite les narines, Mamadou, un jeune de 21 ans, aperçut en cette après-midi d’été des enfants qui mendient sur un rond-point.
De là est née l’idée de créer une association qui pourrait aider ces enfants à ne plus vivre dans les rues...
Chaque jour fût différent de l’autre et Mamadou n’avait aucune idée de comment mettre sur pied son projet. Il quitta le Sénégal pour continuer ses études d’économie en France. Il lui a fallu attendre trois années soit en janvier 2020 lors d’une séance de révision pour ses examens avec Ismaïla, un ancien porteur de projet de la caravane des possibles, pour en connaître l’existence et l’intégrer.
Il a acquis beaucoup de connaissances grâce aux différentes formations que sa structure d’accueil a mise en place et grâce aux nombreux témoignages et échanges d’idées lors de l’itinérance avec les autres jeunes porteurs de projet accueillis.
Expérimenter, découvrir
Lorie se pose beaucoup de questions sur ce qui l'anime, qui la passionne, elle a besoin d'expérimenter, de découvrir, de parler, de toucher des matériaux et métiers différents. Elle ne sait pas ce que l'avenir lui réserve et elle essaye de retracer son chemin parcouru auparavant, elle voudrait pouvoir tout faire en même temps, elle veut être épanouie dans ce qu'elle fait et voudrait pouvoir le retranscrire à d'autre afin de montrer que tout est possible et que l'on peut essayer, si l'on s'en donne le courage, de faire tout et n'importe quoi, même si l'on pense que c'est impossible, mais pour tout cela elle a besoin de réfléchir et de se poser les bonnes questions pour pouvoir continuer son projet.
La caravane lui a permis de se rendre compte que le collectif l'a beaucoup aidé sur sa personnalité et sur le fait de s'exprimer sur elle même et aux autres, ça lui a permis également d'avoir de nouvelles question en tête et de découvrir un peu plus qui elle est et qu'est ce qu'elle veut plus tard mais c'est toujours en suspens car les questions n'ont pas encore de réponses.
Nadia est une fille qui vient du Burkina Faso, voyant la souffrance des enfants de son pays d’origine, elle a décidé d’agir. Nadia est une fille très courageuse et studieuse. En effet les enfants du Burkina Faso ont des droits mais uniquement que sur le papier et ces enfants se retrouve durement exploité . Ces derniers se retrouvent peu à peu dans la délinquance juvénile. Déterminée et motivée à mener à bien son rêve d’enfance, elle a décidé de poursuivre des études en droit afin de venir en aide aux enfants du Burkina et y faire-valoir leurs droits. Sachant qu’elle ne pourra pas changer grand-chose, Nadia compte quand même donné un coup de pousse à ces enfants ne serait-ce que pour améliorer un peu leurs vies ou éveiller les consciences. Nadia a un très long chemin avant de pouvoir voir aboutir son rêve et elle s’en donne tout les moyens pour y parvenir.
Adelaïde a grandi dans le Pas-de-Calais, où elle a rencontré des gens en situation de grande détresse. Elle a pu constaté que de nombreuses personnes étaient incapables de se projeter dans l’avenir, de s’imaginer avoir un métier, une famille, des amis...
Elle est pourtant persuadée que chacun ici-bas a quelque chose que lui seul peut accomplir et qu’aucun d’entre nous ne vient au monde par hasard.
Adélaïde pense que tout ce dont l’homme a besoin pour apprendre à se connaître, trouver sa voie et se soigner se trouve dans la nature. C’est pourquoi elle a décidée d’ouvrir un cabinet de naturopathie afin que ceux qui en sentent le besoin viennent y déposer leurs soucis et leurs craintes, et y obtiennent les outils dont ils ont besoin pour avancer.
La Caravane des Possibles lui a permis de rencontrer des gens avec des projets divers, mais visant tous à l’amélioration du quotidien d’autrui. Elle est heureuse d’avoir pu constater que des gens avec des opinions et des modes de vie variés peuvent s’entendre et collaborer dans le but de créer un avenir un peu plus serein.
La Caravane lui a aussi permis d’imaginer un nouveau projet : la création d’un lieu de partage où chacun pourrait apporter ce qu’il connaît sur des sujets tels que les recettes médicinales, les propriétés des plantes et des pierres, l’astrologie, bref, où tous pourront discuter des mille et une façons existantes de prendre soin de soi.
Elle n’est pas encore certaine de la façon dont ce projet sera mis en place, mais Adélaïde est reconnaissante envers le réseau du CREFAD Auvergne pour l’avoir cru possible et l’avoir encouragé dans sa création. Une aventure à suivre.
« Lil’irresponsabilité, Lil’idéalisation, Lil’illumination, Lili… popotame, Lili bellule ! »
Lili reconnaît son goût pour questionner l’identité (…Lilidentité). Comment et jusqu’à quelles limites peut-elle se laisser définir par l’autre ? Quels intérêts peut-elle y trouver ?
Elle a voyagé pour vivre ailleurs et continue depuis à développer sa pluri-personnalité.
Elle apprend à aimer ses doutes, à guérir ses perturbations émotionnelles, à se découvrir, à aimer ne pas savoir.
« Piti piti zwazo fè ni », apprend-elle à dire en Haïti.
Et petit à petit, Lili assume son intérêt à accompagner l’autre dans ces questionnements, à croire que ce qui la fait vibrer (pétiller dedans) a une légitimité. Permaculture, écoféminisme, arts manuels, intelligence naturelle du corps, …, des liens se font tout seul.
Mûrit l’envie de provoquer l’expérience d’autre chose (à faire ou à être), d’inviter à s’essayer soi-même dans différents cadres.
Mettre en lumière ou accueillir son authenticité organique.
« Organique » parce que en lien à nos matières premières telles que le corps et ses tissus, ses chaires et ses liquides. Elle aime aménager l’espace et le temps pour écouter ce que ces morceaux-là de nous ont à dire. (Exprimer, prendre soin, mettre en valeurs et en questions…)
Lili observe, écoute et s’intéresse aux rapports aux corps des êtres vivants qu’elle rencontre. Elle aime amener conscience sur les liens créés/entretenus entre ceux-ci et l’intellect ou l’émotionnel.
Lorsqu’elle invite à vivre une expérience, elle est consciente du terrain propice qu’elle offre à des réflexions, dont elle ne veut pas mesurer l’ampleur.
Ces expériences sont collectives et individuelles, alors la question de la bordure apparaît (Qu’y a-t-il entre l’autre/le reste du monde et moi ? Qu’est-ce qui nous sépare ?)
Elles sont parfois l’invitation à vivre sans substances (transformant les perceptions), parfois de l’ordre de la résidence/du laboratoire artistiques (clown, danses, voix, …) ou d’un chantier participatif (construction, récolte, réflexions et fabrication, …)
Pour s’essayer dans des rôles et des postures, inventer et transformer sa confiance en soi.
Pour questionner le cadre et le hors cadre de la créativité.
Parfois des ateliers d’enfants conteurs, parfois des cueillettes sauvages sensorielles…
Tout un tas de propositions pour se tâtonner soi, s’autoriser l’espace ou le temps de ressentir son identité en traversant avec son corps des situations (satisfaisantes ou non ! cf. l’Entraînement Mental).
Lili aime les états de déséquilibre et de malaise qu’offre la quête du « vrai », elle les chéri pleinement : des voies/sources très riche de jeu et de poésie. Elle s’émerveille du haut plein potentiel naturel du vivant (et croit naïvement pouvoir prêcher au moins des convaincu-e-s ?)